Laboratoire pluridisciplinaire installé à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Val de seine, l’Espace Virtuel de Conception Architecturale et Urbaine se compose actuellement de 2 personnels administratifs, 27 enseignants chercheurs membres permanents dont 5 HDR (Habilités à Diriger des Recherches), 2 enseignants-chercheurs associés et 8 doctorants.

Ses travaux portent sur l’ensemble du domaine de connaissance des champs de la ville et de l’architecture. Une vision transversale y est portée par une approche en termes d’humanités numériques.
Contact : fabien.del@paris-valdeseine.archi.fr

L’histoire de l’EVCAU

Créé en 1995, le laboratoire EVCAU avait pour objectif d’élaborer une « maquette virtuelle de l’espace de conception architectural et urbain » supportée par les outils de modélisation et de représentation numérique. L’évolution rapide de l’offre technologique et la diffusion de l’utilisation des dispositifs numériques nous ont amenés à revoir cet objectif. Nos questionnements se sont à l'origine concentrés autour des transformations que suscite l’usage des outils numériques tant les cadres académiques et pédagogiques que dans les milieux professionnels de l'architecture et de l'urbanisme.

La diversité et la multiplicité de l’offre technologique et des usages imposaient de déterminer les modalités pertinentes de mise en œuvre des techniques numériques pour la conception et la production de connaissances architecturales et urbaines. Dans l’espace professionnel qui est notre champ d’analyse et de propositions, la production d’images, de restitutions et plus largement de simulations d’un futur projeté constituent, à toutes les étapes des démarches de communication implicites ou explicites. Notre champ d’analyse s’est centré sur le sens des signes et des images ce qui nous a alors amené à interroger les différents dispositifs numériques en tant qu’environnements de communication de connaissances. Il fallait donc interroger la circulation, l’agrégation et la nature des informations échangées pour mesurer le bouleversement des conditions d’exercice et de prises de décisions dans les milieux professionnels, et/ou académiques.

Nous avons, dès lors, fait l’hypothèse que les différents dispositifs numériques d’archivage et de modélisation peuvent être analysés comme des processus de communication et de circulation d’informations. C’est cette circulation et ces échanges qui sont porteurs de nouveaux sens et d’une nouvelle intelligibilité à travers l’étude de certains systèmes complexes. La pertinence de toute modélisation du monde perçu, des interventions qui restructurent des projets élaborés, des espaces ou les créent, des objets étudiés, sont donc à interroger. L’examen des contextes et des exercices professionnels, ou même disciplinaires, apporte le plus souvent, lorsqu’il est réalisé avec des démarches explicites et une attention ouverte à l’épistémologie, une nouvelle vision, de nouvelles connaissances, de nouveaux axes de compréhension et d’analyse. La ré­flexion sur les différents modèles - entendus comme tentatives d’intelligibilité de l’objet d’étude-, qu’ils soient construits a posteriori pour enrichir et donner sens à l’analyse de terrain, ou sinon par anticipation à l’intervention sur l‘espace dans les pratiques de conception, constitue un champ de partage et de complémentarité de nos approches quelles que soient leurs apparentes diversités. Cette évolution du laboratoire s’appuie sur les dynamiques et les apports des approches développées en termes d’humanités numériques.

Ces démarches ont suscité l’intérêt de nos collègues de disciplines différentes, ainsi que d’étudiants de l’ENSAPVS, et ont donc renforcé l’élargissement des problématiques et leur approfondissement.

Ainsi à partir de l’année 2013, le laboratoire, déjà pluridisciplinaire, est sollicité par de nombreux enseignants chercheurs de l’école. Cette diversité nouvelle le conduit à s’organiser en axes thématiques qui restent très complémentaires. Il est à noter qu’une proportion significative de membres intervient dans plusieurs de ces axes. Cela contribue à enrichir le laboratoire, autant par les nouvelles approches que par les apports antérieurs.  L’étude des outils numériques, loin de mener à un renfermement disciplinaire, permet la création d’un lieu d’échanges riche et continu à partir d’un socle méthodologique commun qui conjugue la construction d’objets multidisciplinaires, la multiplication de travaux de terrain, les liens avec les milieux professionnels et un investissement fort dans l’enseignement.

En 2015 l’action conjointe de l’UFR GHES « Géographie, Histoire, Économie et Sociétés », de l‘Equipe d’Accueil ICT « Identités-Cultures-Territoires » de l’université Paris Diderot et du laboratoire EVCAU conduit l’Ecole Doctorale 382 a permis de créer une nouvelle formation doctorale « Architecture, Ville, Paysage et Patrimoine ». Les nouveaux doctorants du laboratoire EVCAU y sont en général inscrits. Cette création s’est accompagnée cette année-là de la mise en place d’un séminaire de recherche propre au laboratoire, ouvert aux enseignants et étudiants de l’ENSAPVS.

Le laboratoire s’inscrit pour l’avenir dans la dynamique de l’école d’architecture Paris-Val-de-Seine. À travers les nouveaux questionnements de ses axes programmatiques qui croisent les modèles à l’œuvre dans les équilibres et déséquilibres écologiques de la planète avec les environnements du numérique, la prise en compte des modèles architecturaux et urbains ainsi que les études sur les fragilités des milieux habités, le laboratoire fournira une partie de l’encadrement et du soubassement de recherche de ce master.

L’EVCAU a son siège et dispose de locaux dans ceux de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Val de Seine (ENSAPVS).