Retour

  • S7-P1 PROJET ARCHITECTURAL ET URBAIN

DE 5 : Adapter la ville moderne, learning from Nantes - Jean-Marc Bichat, Sabri Bendimerad et Mario Poirier

Semestre 7

Enseignant(s) : Mario Poirier, Sabri Bendimerad, Jean-Marc Bichat, Marie-Hélène Badia

  • Année : 4
  • Semestre : 7
  • E.C.T.S : 14
  • Coefficient : 6,00
  • Compensable : non
  • Stage : non
  • Session de rattrapage : non
  • Mode : option
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

STUDIO DE PROJET S7

2023-2024

 

ADAPTER LA VILLE MODERNE, LEARNING FROM NANTES

Le centre commercial Atlantis et ses abords à l’ère du réchauffement climatique

 

Voyage d’étude mi octobre 2023

 

Sabri BENDMERAD (TPCAU)

Jean-Marc BICHAT (VT)

Avec Mario POIRIER (STA)

 

Objectifs pédagogiques

 

Le semestre de S7 propose une réflexion architecturale et urbaine à partir de la notion d’« habiter » qui compose un des trois axes de travail du DE5. Par « Habiter » nous entendons établir les conditions d’une occupation propice à l’épanouissement humain, autant que profitable à son environnement, sans dégrader le contexte « naturel », voire en contribuant à son ressourcement. Les recherches feront ainsi la démonstration d’une manière d’ »habiter le monde », sans se limiter à la question majeure du logement.

 

Dans le cadre d’un programme établi sur plusieurs semestres, l’axe ‘Habiter’ propose d’engager un travail prospectif sur l’adaptation des grands archétypes de la ville contemporaine au nouveau régime climatique à travers un enseignement qui croise pour chaque forme urbaine :

→ L’expertise du modèle théorique (HCA) et des conditions qui ont présidé à son invention, à son succès et le cas échéant à sa potentielle crise ou obsolescence ;

→ La description analytique et le re-dessin d’exemple représentatif du sujet ;

→ Un corpus d’exemple et d’expérience remarquable ;

→ L’énoncé et la formalisation de trajectoires ou scenarii d’adaptation possibles en lien avec les nouvelles exigences environnementales.

 

L’objectif pédagogique cherchera donc à rendre « habitables » des espaces impropres à leur destination ou des modèles urbains obsolètes. Considérant une vision élargie à toutes sortes de programmes (programmes économiques, commerciaux, programmes d’hébergement divers, équipements, espaces publics…), le cadre pédagogique considèrera toutefois le travail sur l’ « habitat » comme une question centrale, celui-ci s’imposant à la fois comme une question d’intérêt public, un levier de transformation urbaine et un sujet architectural essentiel.

 

Cet enseignement propose de déployer les connaissances acquises en Licence, tant sur la dimension architecturale, urbaine et constructive. Il y sera développé une vision large de la notion de projet avec la maîtrise d’un projet architectural conceptuellement et techniquement abouti, en lien étroit avec une vision urbaine.

La pédagogie veillera à développer la maîtrise disciplinaire (savoir-faire spécifiques de l’architecte) ainsi qu’une conscience et un engagement volontaire dans les enjeux du monde contemporain en transition. La maitrise de la présentation et de l’exposé des arguments de projet (faire-savoir) sera aussi une attention forte portée par cet enseignement.

 

L’enseignement est articulé avec le séminaire intitulé « Habitat : Pratiques Usages Formes » coordonné par Yankel FIJALKOW et Sabri BENDIMERAD

Contenu

Contenu et sujet

 

a- Décarbonation, transformation et adaptation des « grands fossiles » du siècle dernier pour construire la ville d’aujourd’hui et de demain…

 

Le XXe siècle et particulièrement l’après-guerre a été dans l’histoire de l’humanité, le siècle de l’accélération exponentielle dans tous les domaines : qu’il s’agisse de la vitesse, de la fabrication du territoire, de la consommation des ressources, de l’exode rural, de la démographie, ou de l’espérance de vie. L’architecture a obéi aux performances inédites et aux idéaux de l’époque avec ses limites et ses excès : d’un coté, un optimisme à toute épreuve, alimenté par le credo d’indéniables progrès scientifiques ; de l’autre : une propension à la séparation, au zoning, à la dépense énergétique, à la carbonation, à l’obsolescence programmée.

Zone d’activités, lotissements pavillonnaires, grands ensembles, centres commerciaux……autant d’archétypes que nous lègue donc l’» élan moderne » et que la période de la reconstruction a déployés à grande échelle durant les 30 glorieuses en France. Le zoning fonctionnel et les unités de voisinage charpentés par la ville de la route étaient alors au cœur de la conception urbaine. L’assemblage de ces composantes a fabriqué la ville contemporaine et dessiné une part importante de notre cadre de vie en incarnant la modernité. Cet héritage est aujourd’hui condamné à s’adapter aux nouvelles conditions du monde, celle du régime climatique (Latour) avec sa trajectoire bas carbone (objectif neutralité carbone en 2050 visé par la SNBC), et de performance environnementale autour d’un nouveau pacte avec la nature. En voie d’obsolescence ou/et condamné à se transformer, ces grands archétypes vont constituer une part importante du travail futur des architectes. Quel devenir avenir pour ces grands fossiles de la modernité ?

C’est en prenant en compte ce constat et cet héritage que nous proposons d’aborder la nécessaire question de la transformation de l’architecture et de la ville du XXe siècle, pour l’adapter aux conditions de notre présent et avenir.

 

A l’urbanisme de la redécouverte de la ville puis de la réparation pourrait ainsi succéder un urbanisme du recyclage et de la mutation s’inscrivant dans un mouvement plus ancien qui est celui du métabolisme urbain. Comment l’architecture participe-t-elle de la transformation du monde, de l’espace, de la société qui l’habite ? C’est cette question qui est posée comme le cadre théorique de ce studio de projet.

Ces questions seront abordées de la très grande échelle jusqu’au détail d’architecture permettant de mettre à l’épreuve la cohérence du projet urbain…

 

b- Le centre commercial et sa zone

 

Cette année, le centre commercial sera le sujet d’étude dans le contexte spécifique des territoires métropolitains (Nantes).

La zone commerciale, c’est une ville horizontale zonée aux portes de la ville mixte et résidentielle, une ville fragile, étanche, sans nature et dessinée pour la voiture, une ville qui joue le rôle d’hyper centre/ de centralité de la banlieue et de la périphérie, plus largement de l’espace péri-métropolitain.

Le centre commercial, c’est un bâtiment ville, une hyper ville, le temple du commerce, le centre et la « place du village » du territoire, une infrastructure ossature en général en béton parfois en charpente métallique.

Autrefois en bord ou hors de la ville, mais branchées sur les infrastructures routières, les zones commerciales ont été progressivement englobées dans les aires urbaines et raccordées pour certaines à l’espace métropolitain par les transports en communs. Le retour à la ville, le télétravail, la crise du consumérisme, la congestion routière et la critique de la route, etc… conduisent à repenser le modèle en réévaluant hybridant suivant les situations son programme (réversibilité, mixité, densité...) dans le cadre de sa spécifiée architecturale (infrastructure XXL).

Dans la perspective désormais active du ZAN, ces grandes emprises constituent les espaces privilégiés de renouvellement dont le projet peut à la fois restaurer une géographie naturelle disparue, et contribuer à la dynamique des villes en permettant de répondre aux attentes en matière de logements et d’urbanité. Intervenir sur ces formes urbaines singulières de la seconde moitié du XXème siècle, c’est appréhender à la fois une question urbaine et territoriale, une question de programme et une question d’architecture et de construction (recyclage/ adaptation).

 

c- Voyage à Nantes : Atlantis et la question du faubourg métropolitain

 

Nous proposons un voyage à Nantes car cette métropole française conjugue à la fois l’exemplarité du phénomène à étudier avec le site Atantis mais aussi une dynamique et histoire urbaine et architecturale exceptionnelle qui font de cette ville un laboratoire en terme d’innovation urbaine, architecturale, de vie sociale et de bifurcation écologique.

Situés sur la route de Vannes au Nord-ouest de Nantes, entre faubourg de ville et frange péri-urbaine, le secteur Atlantis dessine un vaste territoire composite dont l’urbanisation s’est faite par fragments dans la période d’expansion urbaine de la seconde moitié du XXème siècle : grands équipements métropolitains, zones d’activités, zones commerciales, lotissements et cités d’habitat social dessinent aujourd’hui un faubourg métropolitain,

Avec le nouveau PLUm, les élus de la métropole ont décidé de limiter l’expansion territoriale de la ville et d’engager un processus de renouvellement urbain permanent attentif aux enjeux écologiques. L’urgence environnementale et les récentes manifestations sociales confirment cette nécessité de lutter contre l’étalement urbain et la ségrégation spatiale.

Ces anciens espaces servants, caractérisés par leur hétérogénéité et leur faible qualité urbaine, sont désormais hyperconnectés (tramway), et donc attractifs. Ils constituent à ce titre, une ressource foncière majeure pour le développement urbain des décennies à venir.

Travaux

Présence hebdomadaire le vendredi matin qui peut s’étirer l’après-midi.

Présentations collectives, débats avec les directeurs d’études. Corrections individuelles.

Présentation structurée à chaque séance, présentation synthétique pour les jurys

 

Trois séquences :

→ S1= Etat des lieux analytique, re-dessin et corpus (collectif)- 4 à 5 semaines

Description historique, métropolitaine, programmatique, constructive et matérielle,

Corpus de référence et d’expérimentation

Maquette de groupe échelle urbaine et échelle bâtiment(transformable)

Qualité, potentialité, dysfonctionnements

 

→ Stratégie architecturale et urbaine et trajectoire (groupe de 2 voire 3 étudiant(e)s) – 4 à 5 semaines

Argumentaire pour un programme (les caractéristiques architecturales héritées + les potentialités territoriales et urbaines impulsent le programme) et une posture urbaine voire territoriale dans un horizon des possibles à définir.

Recyclage ordinaire, recyclage extraordinaire, de la galerie à la rue etc….

Plusieurs trajectoires radicalisées à impulser par les enseignants : décroissance, équivalent, bas carbone, etc…)

Schéma de principes, figure, plan masse (découpage, espace public et espace privé, grands principes volumétriques, maquette urbaine du plan masse)

Les méthodes constructives seront abordées comme des ressources pour le projet. Ainsi la constitution d’un recueil de détails seront conduit collectivement comme autant de matière disponible en vue de l’élaboration des projets détaillés.

 

→ Dispositifs architecturaux par fragments, prototype et projet (individuel ou/et groupe de 2 voire 3 étudiant(e)s) – 5 Semaines

Développement architectural et constructif par fragments

L’approfondissement architectural sera mené afin d’atteindre le développement d’un projet abouti, et faisant la démonstration de l’« habitabilité » de l’architecture proposée.

L’ambition de cet enseignement est le développement poussé à une échelle très détaillée d’un projet d’architecture, intimement articulé avec un territoire urbain et les enjeux du climat. La rigueur conceptuelle du dessin, la qualité de la représentation et la maîtrise des détails constructifs participeront pleinement de cette ambition.

Cet enseignement de projet, bien que très attentif à la réalité du monde, revendique une discipline d’expérience et d’expérimentation, une dimension inventive et spéculative.

Maquette de détail

Bibliographie

Les références bibliographiques sont identifiées et transmises pendant le semestre en lien avec la démarche personnelle élaborée par l’étudiant.