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  • S8-P2 PROJET ARCHITECTURAL ET URBAIN

DE 2 : Atelier du Limousin 2 : Echelle 1 - Paul-Emmanuel Loiret

Semestre 8

Enseignant(s) : Paul-Emmanuel Loiret, Julien Glath, Florence Gillet, Fanny Delaunay, Sonia Cortesse, Louise Chagnaud

  • Année : 4
  • Semestre : 8
  • E.C.T.S : 13
  • Coefficient : 5,00
  • Compensable : non
  • Stage : non
  • Session de rattrapage : non
  • Mode : option
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES / COMPÉTENCES A ACQUÉRIR :

 

Compétences cognitives (savoir) :

> Comprendre les enjeux de la mutation écologique (paradigme de l'énergie, transformation de la matière, vivant, sociétés humaines) et ses impacts sur la discipline architecturale et le métier d’architecte ;

> Expliquer comment l'architecture est une transformation de matière à partir de l'énergie et de l'information, dans l'espace et dans le temps ;

> Définir à l’oral les principaux mots clés du semestre ;

> Constituer et justifier un corpus de références (carte, projet d’architecture, livre, film, œuvre, poésie, article…) pour faire projet ;

> Appréhender la complexité d’un milieu et élaborer une grille de lecture systémique ;

> Cartographier un milieu et en déduire constats, diagnostics, affordances et stratégies d’intervention projectuelles sous forme axiomatique et schématique ;

> Utiliser la méthode de diagnostique SWOT adaptée par l’approche mésologique (RCOR) ;

> Distinguer l’approche documentée-scientifique du milieu de l’approche sensible. Établir le lien entre les deux ;

> Être capable de poser les jalons d’un nouveau récit sociétal visant à porter la transition écologique ;

> Être capable de porter ce récit au travers d’un récit-projet ;

> Maitriser le processus de conception (définir approche méthodologique et démarche globale à l’oral) ;

> Comprendre les notions de minimalisme, frugalité, sobriété, architecture crue, matériaux naturels, paysages nourriciers, complexité, approche holistique et systémique, milieux, récit, phénomènes, environnement physique.

 

Compétences psychomotrices (savoir-faire) :

Concevoir :

> Développer un argument de conception en s’appuyant notamment sur un corpus (expliquer à partir de quoi, comment et pourquoi un document a été conçu) ;

> Communiquer synthétiquement, distinctement et précisément des concepts et des idées à l’oral, à l’écrit et en représentation (cohérence, sens, conclusions…) ;

> Développer des propositions de projets en lien avec un milieu réel et avec les acteurs locaux, habitants, actifs, associations, élus, etc. ;

> Proposer et préparer les documents de représentation nécessaires à la compréhension complète d’un projet selon les différentes phases de la loi MOP (Esquisse, APS, APD, PRO, DCE, DOE) ;

> Représenter le projet techniquement et qualitativement aux principales échelles de travail avec les outils de conception de l’architecture (2D, 3D numérique et analogique, maquettes) ;

> Représenter une série de détails constructifs du 1/50° au 1/5° ;

 

Fabriquer :

Les compétences à acquérir ici sont de l'ordre de l'initiation et de la prise en main. Il s'agit avant tout de faire percevoir à l'apprenant la réalité physique de la construction, non pas de le transformer en artisan (même si cette initiation peut ouvrir des vocations;). Il s'agira par ailleurs de faire le lien entre ces compétences et les compétences cognitives notamment dans la compréhension du rapport entre la conception et la réalisation à l'échelle réelle.

> Manipuler les outils de fabrication de base (taille de pierre, charpente, menuiserie, terre crue, …)

> Prévoir (planifier, anticiper, organiser, …) ;

> Fabriquer ;

> Mettre en œuvre ;

> Déconstruire.

> Pouvoir décrire l'expérience de l'échelle 1 tant d'un point de vue architectonique, phénoménologique que symbolique.

 

Compétences affectives (savoir-être) :

> Travailler en groupe / entraide / collaboration / participation / esprit de groupe / esprit d’écoute / savoir écouter et se faire écouter ;

> 0rganiser et diriger le travail en groupe ;

> Respecter et suggérer la ponctualité (dont règle spécifique sur les retards), le respect des consignes, le respect des règles de vie et de travail en commun ;

> Animer une réunion publique, de l’organisation au compte-rendu ;

Contenu

Mots clef :

 

@AtelierduLimousin ; designbuild ; coconcevoir / coconstruire ; recherche-action sur l’architecture et l’aménagement post-carbone en territoire rural ; lecture et écriture cartographique et schématique de la complexité des milieux ; design éco-systémique ; approche bio-régionale ; approche collaborative ; approche participative ; enseignement expérientiel ; expérimentation.

 

Contenu :

 

Comment allier, dans l’apprentissage de l’architecture, savoir Penser et savoir Faire ? Comment, par l’immersion pédagogique en territoire rural sur le long terme de deux semestres, retrouver l’idée et le bienfondé historique du voyage d’architecture ? Comment participer à la réflexion sur les modes d’habiter post-carbone ou post capitalocène hors des contextes urbain ou péri-urbain, pour peut-être mieux y revenir ? Comment tenter d’être exemplaires d’un point de vue écologique, social et humain ? Comment participer à la réflexion collective sur l’(a)ménagement des territoires visant le retour à l’activité et à la résilience de zones rurales en voie de désertification ? Comment agir rapidement et significativement face aux injustices sociales et territoriales de plus en plus insoutenables, à l’effondrement de la biodiversité et à l’emballement climatique ? Comment, la main au contact de la matière, se former à l’acte de bâtir et aussi peut-être de déconstruire ?

 

Pour tenter de répondre à ces questionnements, nous avons monté l’ATELIER DU LIMOUSIN. L’Atelier du Limousin (semestres 1 et 2) est un atelier de projet de master en architecture de type « coconcevoir/coconstruire » (Designbuild). Les étudiants, en lien avec leurs enseignants-chercheurs, travaillent pendant 1 an dans un territoire rural avec pour ambition d’apprendre à devenir architecte tout en menant une réflexion de fond pour proposer des solutions afin de rendre opératoire la nécessaire « mutation écologique » de la société moderne.

 

D’un point de vue méthodologique, nous formons l’hypothèse qu’une approche structurée par le « design écosystémique » couplée à une pédagogie expérientielle peut permettre à la fois de prendre le recul nécessaire de l’observation de la complexité des territoires habités et également l’immersion dans l’action in situ, par le faire dans le réel. En cherchant à réconcilier par ailleurs le « penser ensemble » et le « faire ensemble », nous visons l’acquisition de connaissances et de méthodologies de projet alternatives pour équiper les futurs architectes du post-capitalocène.

 

D’un point de vue théorique, afin de constituer une doctrine solide à l’Atelier du Limousin, ce dernier est aussi une recherche-action ayant pour visée scientifique de tenter de démontrer les postulats de départ. En reliant la recherche, la diffusion de la connaissance produite via l’action d’enseignement, et la mise en pratique par des étudiants et des professionnels, nous pensons pouvoir recréer un cycle vertueux ou recherche, enseignement et pratique opérationnelle se refocalisent sur un objectif commun, pour le bien commun, notamment via une architecture économe en matière et en énergie.

 

D’un point de vue logistique et administratif, les deux semestres sont construits de manière imbriquée. Ils offrent une continuité pédagogique sur un an tout en étant thématisés sur deux semestres assez distincts. Le premier semestre est centré sur l’observation d’un des milieux ruraux les plus délaissés de France, la Haute-Vienne, afin d’en faire émerger, sur le moyen et long termes, des projets de requalification du territoire local via des interventions d’architectures et/ou d‘aménagements pérennes et à caractère public et/ou associatif (travail sur le bien commun). Le deuxième semestre est quant à lui focalisé sur la réalisation de projets permanents in situ collaboratifs (les étudiants ensembles) et participatif (les étudiants avec les acteurs locaux) en lien avec les intentions esquissées au premier semestre.

 

D’un point de vue opérationnel, l’Atelier du Limousin s'installe peu à peu dans la région. Après 3 ans sur la communauté de communes CCHLEM, nous nous installons à la Grange aux Moines dans les monts d'Ambazac. Cette grange du 12ème siècle va faire l'objet d'une réhabilitation lourde dans les prochaines années afin que nous puissions nous y installer comme une annexe de l'Ensapvs. Ce premier semestre sera consacré à l'élaboration du projet comprenant : réhabilitation de la grange en espace d'expérimentation et salle de conférence, création d'une petite ferme permacole, de gites étudiants et enseignants-chercheurs, d'une cantine paysanne associative et d'un ensemble agricole et paysagé sur 2 hectares. L'esquisse du projet sera présentée au maitre d'ouvrage fin janvier 2024 dans le Limousin.

Le deuxième semestre sera consacré à la réalisation d'un élément de l'esquisse à déterminer dans le courant du premier semestre (une base vie de chantier ? une recyclerie ? un escalier avec atelier agricole ? Il faudra choisir ;)

 

D'un point de vue calendaire, nos nous déplacerons souvent dans le Limousin (5 jours par mois ou 2 mois environ). Nous y serons également tout le mois de juin prochain pour la phase chantier (qui pourra se prolonger juillet-août en stage pour les volontaires).

 

Sur le long terme, l’Atelier du Limousin vise à devenir un cadre d’enseignement et de recherche in situ, un « Erasmus rural », comme un studio « Hors-les-murs » de l’ENSA-VDS pour un voyage au plus près de la Terre, s’inspirant et prolongeant les exemples du Rural Studio de Samuel Mockbee aux États-Unis, du studio Talca au Chili, du Design + Make satellite Hooke Park campus de la AASchool ou du Designbuildlab – AECC de l’ENSAG.

 

 

A NOTER IMPORTANT :

Il existe un lien fort entre l’atelier de projet « L’atelier du Limousin » et le séminaire « Concevoir et fabriquer les artefacts de la mutation écologique ».

Ce lien théorique, pratique et pédagogique est construit autour de la pensée de la mutation écologique.

Pour les étudiants, outre leur complémentarité, ces deux enseignements sont l’occasion de pouvoir expérimenter la relation entre « PENSER » et « FAIRE » de manière imbriquée entre projet et séminaire. A titre d’exemple, certains objets expérimentés en séminaire S7 pourront être mis en oeuvre dans le chantier du projet en S8, ou certains sujets théoriques du projet pourront être explorés pendant le séminaire.

 

Pour cette raison nous suggérons fortement aux étudiants de l’Atelier du Limousin de s’inscrire au séminaire « Concevoir et fabriquer les artefacts de la mutation écologique ».

 

De la même manière, nous proposons aux étudiants de l'atelier de choisir leur 2 optionnels parmi ces 4 suivants :

- Architecture et culture du vivant (Il y sera développé des apports théoriques en lien avec le paysage et la permaculture)

- Intro. à l'esthétique de l'architecture (approche philosophique de l'esthétique en architecture)

- De la smart city à la ville low tech

Travaux

Cf. Mode d'évaluation

Bibliographie

Pour la pédagogie spécifiquement :

 

Design/building Rintala Eggertsson architects

Design/build – Architecture, Environnement, Cultures Constructives – AECC/ENSAG

Oppenheimer, Andrea, Hursley, Timothy, Rural studio, Samuel Mockbee and an architecture of decency, Princeton architectural press, New York

Talca, Cuestión de Education, 2013, Arquine, Mexico, Escuela de Arquitectura de la Universitad de Talca.

Gauzin Muller Dominique, Maniaque Caroline, Zawiwtowski Marie et Keith, Dethier Jean (coordination dossier), Peut-on inventer en apprenant ? Le design/build et l’apprentissage expérientiel, Dossier d’A, déc. 2016.

MORIN Edgar, « Enseigner à vivre, Manifeste pour changer l’éducation », éd. Actes Sud, 2014